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Les nouveaux chevaliers

Ce matin, comme à son habitude depuis trois semaines, Tantine Maat est venue me raconter sa dernière excursion dans le monde grosyste, devant une tasse de tisane pour moi, et une goutte de rosée que j’avais soigneusement récoltée dans un dé à coudre pour elle. Voici la retranscription fidèle de son récit.
C’est passionnant de voir comment à travers le temps les mœurs perdurent.
Les grosystes n’ont pas la capacité que nous avons de nous déplacer instantanément partout où nous voulons, ils ont longtemps été redevables des animaux pour se déplacer plus vite ou pour transporter des charges lourdes. Ce que nous faisons nous aussi à l’occasion, surtout avec nos petits, qui adorent voler à dos d’oiseaux ou faire des courses sur les lézards.
Mais depuis un siècle, les grosystes ont inventé des chevaux mécaniques qui leur permettent d’aller de plus en plus vite, sur l’eau, sur la terre et dans les airs. Pour faciliter le déplacement de leurs engins, toujours plus nombreux, ils ont sillonné la planète de bandes noires qui semblent indispensables au bon fonctionnement de leurs machines.
Ce qui m’a le plus intrigué, c’est l’évolution de la caste des chevaliers.
La symbiose nécessaire à faire corps avec un cheval a longtemps été l’apanage d’une caste d’hommes d’honneur qui avaient la mission de défendre leurs prochains.
J’ai constaté qu’ils étaient toujours là, mais se sont adaptés aux nouvelles technologies.
Ils chevauchent maintenant des chevaux de métal qui vrombissent et passent comme des éclairs.
Leur heaume de métal est devenu plus aérodynamique, plus léger, avec ces matériaux modernes, souvent noirs. Je regrette les panaches de plumes qui permettaient de les identifier !
Leur armure aussi s’est allégée, plus de plaques de métal, devenues inutiles, ils sont vétus de cuir noir.
Longtemps réservée aux mâles, les femelles ont pu intégrer cette caste, peu nombreuses encore, mais vaillantes sur leur monture.
Par contre, je ne m’explique pas encore très bien comment a évolué leur rôle dans la société, car, s’ils se rassemblent encore en chevauchées fantastiques, surtout le dimanche, le reste du temps, ils arborent leur tenue et chevauchent leur monture pour simplement se rendre dans une salle où il passe la journée devant une grande plaque noire où défilent des images et des textes.
Encore des mystères à élucider !
clotilde

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