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Un drôle de culte

Ce matin en faisant le tour de mon jardin, j’ai découvert une toute petite créature avec un chapeau de paille sur la tête et un gros sac sur le dos. Avec son autorisation, je l’ai posée sur la table et elle m’a raconté son histoire. Membre de la communauté des Smurfs du bas du Grand Arbre de mon jardin enchanté, elle parcourt le monde pour le raconter à ses congénères qui n’osent sortir de la caverne n°5 creusée dans une des racines. Tantine Maat, c’est son nom, m’a promis de venir me raconter régulièrement ses voyages que je vous transcris ici fidèlement.
Je suis entrée aujourd’hui dans un temple Grosyste.
Quelle étrange religion !
Les fidèles, avant de rentrer, glissent une offrande dans la fente d’un chariot qui va leur servir à pratiquer leur culte. Je n’ai bien sûr pas pu imiter les humains, je ne possède pas l’offrande adéquat.
Les portes s’ouvrent toutes seules et dans le péristyle, déjà, des petites chapelles invitent les fidèles à des premières dévotions. Chacune propose des objets de culte différents : des tablettes, des vêtements, des onguents et parfums, des vêtements, des services étranges…
Lorsque l’on franchit l’entrée véritable du temple, symbolisée par un portillon qui interdit la sortie, on ne peut qu’être saisi par la taille imposante du bâtiment. La hauteur sous plafond nous fait sentir notre petitesse, et pas seulement pour moi, toute petit créature. Point de vitraux qui filtrent la lumière par des jeux de couleur, ce bâtiment clos est baigné d’une lumière crue émanant de tubes fixés au plafond.
Un parcours est proposé aux fidèles, les invitant à parcourir des allées bordées d’étagères remplies d’objets en série plus étranges les uns que les autres. Et les fidèles emplissent leur chariot de ces objets.
Je n’ai pas encore saisi les critères qui leur fait choisir un objet plutôt qu’un autre : sur les étagères se côtoie une déclinaison de plusieurs produits ayant visiblement la même fonction.
Étrangement, c’est dans ces temples que les grosystes viennent recueillir la nourriture que leurs dieux leur offrent. Les fruits et les légumes y sont entassés, encore verts, emballés sous plastique, parfois même déjà épluchés. La nourriture est souvent mise dans des boîtes de métal avec une étiquette pour indiquer son contenu. Les grosystes ne chassent pas, ne pêchent pas : tout est ici à leur disposition.
Lorsque chaque fidèle a fini ses dévotions, il passe par une des nombreuses petites allées qui marquent la sortie au-dessus desquelles est écrit en gros « CAISSE ». Ils peuvent faire la queue pendant longtemps, chacun dans une allée, à attendre leur tour.
Là, des prêtresses les invitent à vider leurs chariots sur un tapis roulant et elles passent chaque objet devant une fenêtre qui fait « bip » à chaque passage. À la fin, tout un rituel a lieu : la prêtresse indique un nombre et pose toute une série de questions et le fidèle tend une carte ou des morceaux de papier.
Chaque grosyste a une pratique personnelle. Ici pas de grand messe, le temple est ouvert tous les jours. Certains viennent une fois par semaine et remplissent complètement leur chariot, tandis que d’autres viennent souvent pour ne prendre que quelques objets. L’endroit est tellement vaste et mes jambes si petites, que je n’ai pas pu tout explorer.
Encore beaucoup de questions à éluder au sujet de cette religion particulière qui coexiste avec d’autres religions grosystes.
Cette chronique fait partie d’une série de chronique 😉 Tu peux retrouver toutes les chroniques de Nosyland grâce à ces deux tags. Chroniques Chronique2
clotilde

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